Lol


LOL


Réalisé par Lisa Azuelos
Avec Sophie Marceau, Christa Theret, Alexandre Astier…





Pour les ultimes récalcitrants au langage internet, « lol » signifie « laughing out loud », ou « rire aux éclats » en français. Dans le dernier film de Lisa Azuelos, « Lol » est également le diminutif de Lola, une ado d’aujourd’hui. Lola est lycéenne, sa mère lui achète des strings chez H&M, et elle et ses copines n’aiment pas les filles qui jouent les « te-pu » (« putes » en verlan). On pense immédiatement à La Boum version 2009, avec Sophie Marceau dans le rôle de la mère.

Il est peu probable que tous les ados se reconnaissent en Lola et ses proches, puisque la jeune fille évolue dans un milieu parisien assez nanti. L’un de ses camarades de classe a pour père un ministre, le look d’apprenties rock stars des copains de Lola frise parfois le ridicule (coupes de cheveux tecktonik improbables, marcels échancrés sur des torses maigrichons, jeans slim à gogo et pendentifs à tête de mort signés Swarovski), et la seule question qui leur vienne à l’esprit lorsqu’ils arrivent dans une famille d’accueil londonienne est : « Do you have MSN Messenger ? ». Dire que les voyages sont censés former la jeunesse…

Bref, nous sommes loin de l’esprit de rébellion des Pink Floyd et autres The Clash, et la principale préoccupation des personnages de cette fiction est de réussir à sortir / coucher / se faire aimer d’Untel. Même les quelques conflits mis en scène se révèlent vus et revus : « Ma mère et mon père sont toujours amants malgré leur divorce », « Mon père refuse de me comprendre », « Ma mère a lu mon journal intime »… Situations policées à force d’avoir été déjà abordées, et dont on devine aisément l’issue sitôt évoquées.

Restent l’humour gentiment insolent de cette fraîche comédie et la bonne humeur de ses interprètes. Gageons que l’on reverra très vite Christa Theret dans le paysage du cinéma français. Elle, Sophie Marceau et Bernadette Laffont forment un trio de choc, qui représente de manière idéale trois générations de femmes épanouies.

Je reprendrai donc en substance les paroles d’une internaute anonyme, qui écrivait à propos du film sur un forum de discussion : « ça a l'air d'être le genre de film idiot que l’on aime en culpabilisant. J'irai peut-être le voir toute seule, en cachette, dans un cinéma où je suis certaine de ne croiser personne qui me connaisse. »

Judith Arazi

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