Musique : concert de Nightwish

concert du 23 Mars 2009 au Zénith de Paris

Tous les goûts sont dans la nature. Mais comment être objectif lorsqu’on atteint une forme de transcendance par la musique…? En fait on ne le peut pas, et la retenue n’a donc pas sa place ici…

Après les premières parties d’Indica (appréciable, mais halte au massacre de Kate Bush…) et Pain (électrisant), le concert du plus grand groupe de métal de ces dernières années commença par une intro sous forme de duo entre Troy Donockley, qui a officié sur le dernier album, le premier de la nouvelle ère, Dark Passion Play, et Tuomas (leader, poète, génie…). Exit donc les compos de Hans Zimmer. Puis on part direct dans le Headbang song : "7 days to the wolves" est dans la place, et la communion déjà est totale. Annette Olzon, qui a remplacé Tarja Turunen au chant, est manifestement ravie d’être là, avec son nounours dans ses bras offert par le fan club, et on est nous-mêmes content d’y être. S’ensuivent toute la gamme des émotions humaines : la mélancolie douce ("Dead Boy’s Poem", "The Islander") ou rageuse ("Dead to the world"), l’envie de vivre (" Nemo", "Romanticide", "Amaranth", "Sahara"), la conscience de ce qu’est une vie ("The Poet and The Pendulum")… On se confronte aux êtres à notre droite et à notre gauche, qui partagent la même expérience que nous, en cet instant présent où l’on se confronte de même avec notre propre force ("Dark Chest of Wonders"), puis on croit la fin arrivée… et le rappel nous plonge dans la féérie de "Ghost Love Score", avant de nous offrir l’exaltation d’un soir, le frisson vital de se libérer de tout ce qui nous déplaît en nous-mêmes et de faire naître la lumière intérieure en offrant au monde extérieur toute notre noirceur, qui ne fera ici souffrir personne, sur un "Wish I had an angel" toujours aussi cathartique.

Un concert de Nightwish est une expérience unique, en ce sens que pour le comparer à quelque chose, il faut le comparer à tout ce qui N’EST PAS un concert de Nightwish… Entrer dans une communion telle démontre que le seul fait d’être là est une justification à l’existence. Parler avec son corps, cesser le refoulement perpétuel, rien ici ne blessera ni l’âme ni le corps. Faire le don de soi dans une transe qui laisse la chair fatiguée, mais que cette fatigue est heureuse ! C’est en ce lieu que l’on irradie de vie. On en sort sans voix, sans cou, sans bras, on ne sait plus ce que sont des reins et les pieds sont à peine en début de convalescence, mais on ne voudrait avoir échappé à tout cela pour rien au monde…

I cannot cry cause the shoulder cries more
I cannot die, I, a whore for the cold world

Cyril Schalkens

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