Livre : The Magic hour, une fin de siècle au cinéma

de Jim Hoberman (Capricci)


Ouvrage comme on a (trop) peu l’habitude d’en lire en France, The Magic Hour, une fin de siècle au cinéma, porte un regard critique sur le cinéma et se savoure de bout en bout.

The Magic Hour est un recueil d’une quinzaine d’essais critiques publiés notamment dans The Village Voice, The New York Times… Qu’ont-ils de si particulier ? Leur tonalité et leur « densité ». Si l’écriture est limpide, le contenu est si dense qu’il est préférable – afin de « savourer » pleinement tous les textes – de faire des pauses dans sa lecture. D’ailleurs, le format (des articles, donc des textes relativement courts) se prête particulièrement à cette lecture mesurée.

Tous ces essais ont - bien évidemment - partie liée avec le septième art, qu’ils portent sur des films (La guerre des étoiles, La liste de Schindler…), des personnalités (Schwarzenegger) ou des genres (le western, le film catastrophe). Jim Hoberman inscrit chaque film dans une histoire, une époque. Chaque essai contient un nombre assez impressionnant de références qui, parfois, perd un peu le lecteur novice. Un simple exemple : à propos d’Underground de Kusturica : «Quelque part entre une danse du sabre gitane et un film de Fellini sous amphèt’, Underground a des prétentions d’allégorie nationale et voudrait égaler la magie de romans réalistes comme Le Tambour ou Les Enfants de Minuit ». Références quand tu nous tiens ! Le style est présent, indéniablement ; le fond et la forme, que demander de plus ?

The Magic Hour est réellement intéressant en ce qu’il aborde le cinéma d’une façon novatrice, dont on n’en a peu – voire pas - l’habitude en France.

Notez qu’il s’agit, avec ce recueil, de la première traduction française de Jim Hoberman. Il s’agit également du premier ouvrage d’une série de traductions que compte publier la petite (par la taille mais surement pas par ses publications, nouvelle preuve ici) maison d’édition Capricci afin de faire découvrir la vitalité de la critique américaine au public français. Espérons que les prochaines publications seront tout aussi séduisantes !

Sonia Déchamps

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