DVD : Le Syndicat du Crime


réalisé par John Woo


Avec ce qu’il a amassé au box-office lors de sa sortie à Hong-Kong en 1986, Le Syndicat du Crime, c’est un peu le Bienvenue chez les Ch’tis asiatique ! Certes, il ne s’agit pas là d’une comédie dont la qualité est à contester car ce film figure parmi les meilleurs du genre polar années 80, et ce n’est pas anodin s’il a lancé la popularité de son réalisateur John Woo, et surtout de l’acteur Chow Yun-Fat que les fans de Johnny Depp ont pu apercevoir dans le troisième volet des aventures de Jack Sparrow, et plus récemment dans l’adaptation de Dragon Ball Evolution.

Comme l’indique son titre français, Le Syndicat du Crime est avant tout un film de gangster. La forme du genre est bien abordée mais elle s’imprègne des codes propres aux films de sabre chinois wu xia pan.

John Woo en tire des scènes devenues cultes comme ce fameux plan où Mark allume son cigare avec un billet enflammé ou encore la séquence où il tue à lui seul une dizaine d’ennemis, en cachant des armes dans des pots de fleurs.

Le personnage de Chow Yun-Fat détrôna celui de Ti Lung au point que la future star de Tigre et Dragon devint inséparable de la série. Le Syndicat du Crime donna naissance à une trilogie avec un deuxième volet improbable à cause de la finale du premier (je laisse le suspens) et un troisième qui est en fait une préquelle se situant pendant la guerre du Vietnam, avant l’amitié de Mark et Ho.

Respect et amitié sont des thèmes affectionnés ici dans la pure tradition du cinéma chinois et ont été réajustés dans une histoire moderne, où la loyauté se tisse comme un tableau sur fond de guerre des gangs. Cette intemporalité de la chose est pleine de force parce qu’elle peut s’appliquer à toutes les cultures et à toutes les religions du monde. Qui n’a jamais voulu se racheter d’une mauvaise action ? Tout le monde saura se reconnaître dans cette quête du pardon. Rencontre entre l’Orient et l’Occident, Le Syndicat du Crime est comparable à son auteur, chinois baptisé à l’anglo-saxonne et pratiquant à la fois la philosophie de Confucius et la foi chrétienne. Il y réalise un film chinois à l’occidentale, avec des scènes d’action d’un montage très baroque, d’une récurrence du gros plan et des effets de ralentis aux chorégraphies dignes des arts martiaux, où les flingues remplacent les sabres.

Bastien Delgay

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