Prédictions

d’Alex Proyas


The Crow. Dark City. I, Robot. Il est plus d’un réalisateur qui souhaiterait avoir un de ces trois films sur son CV ; alors quand l’auteur des trois, Alex Proyas, livre un nouvel opus, on peut s’attendre à une œuvre qui sera, sinon géniale, du moins satisfaisante. La première impression, d’après la bande-annonce, correspondait à peine à la seconde option : avec deux minutes d’images « suspenso-spectaculaires », on pourrait s’attendre à un énième thriller sur la prédestination, dont même les fans du genre commencent à être saturés.
Or dès les premières minutes, l’impression susmentionnée s’évapore : en cinq minutes, on est on ne peut plus rassuré en ce qui concerne la partie suspense… Et puis on découvre le bon Nicolas Cage, celui qu’on aime, celui qui a offert à Travolta un de ses meilleurs rôles par le seul fait de chercher à l’imiter, pas celui qui a dénaturé Ghost Ride… Et puis on se laisse prendre, bien qu’il y ait comme un relent de Nombre 23 et que cela soit la partie la plus faible du film, à la recherche de la signification que peuvent avoir des chiffres laissés et enterrés par une écolière il y a 50 ans…
Et on se prend littéralement un avion en pleine tête… On sent la chaleur des flammes qui brûlent ses passagers…On a l’occiput allègrement frôlé par une rame de métro… Non, ce film ne bénéficie pas de la technologie 3D, mais les films dont les effets spéciaux ont à la fois ce degré de justesse, cet impact visuel et surtout (c’est le plus rare) cette cohérence avec le scénario sont si rares qu’ils méritent les lignes pour en parler !
Mais il ne s’agit pas ici d’un « Armageddon d’auteur »… En effet, le suspense est présent : que ceux qui pensent que la décontraction bon enfant accompagnant le blockbuster-catastrophe de base leur suffira sachent qu’ils se trompent, ici le niveau de sursaut sur l’échelle de Hitchcock est au pire Sixième sens, au mieux Shining. Bref, à déconseiller aux cardiaques…
Pour enchaîner sur une fin inattendue, humaniste, sublime, bien jouée, pas creuse, émouvante…Tout ce qui n’est pas le plus attendu de la part de ce type de film…
Une réaction à la vision de ce film : énormément-bonne-surprise. Un mot pour décrire ce film : crescendo. Du genre qui part d’un peu bas et qui va très, TRES haut.

Cyril Schalkens



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