Une Nuit à New York


UNE NUIT A NEW YORK


Réalisé par Peter Sollett
Scénario de Lorene Scafaria et David Levithan




Oui, voilà encore une comédie romantique pour adolescents ; non, on n’évite pas les clichés du genre : un héros mal dans sa peau qui rencontre une belle fille dont a priori tout sépare, une ex copine blonde, hautaine et superficielle, une bande d’amis toujours là quand ça ne va pas, et l’happy end attendue des deux héros qui finissent par sortir ensemble après un lot de péripéties. Mais alors pourquoi ressort-on de ce film avec le sourire aux lèvres, l’impression légère d’avoir envie de croquer la vie à pleines dents et le sentiment enivrant d’avoir passé un bon moment ?

Tout simplement parce que Peter Sollett a su renverser ces clichés et créer des personnages attachants, vrais, dont le jeu des acteurs, et notamment celui de Michael Cera, y est pour beaucoup. Le scénario peut en effet avoir un air de déjà vu mais le talent de Sollett est de faire battre notre cœur au rythme de ses héros, d’avoir créé des personnages plus nuancés qu’il n’y paraît. Sa tendresse pour ses personnages et son absence de jugement vis-à-vis de leurs atermoiements amoureux sont terriblement communicatifs. Notre cœur vacille en même temps que celui du jeune héros au fil des événements qu’il vit en une nuit. Une nuit qui prend bien souvent des allures de road movie dans les rues illuminées de New York. Une épopée comme une déambulation dans la ville, à pied comme à bord de la petite voiture jaune du héros qui devient également un objet attachant.

Le charme de ce film vient également de la bonne dose d’humour qui fait sourire, et même rire. Mis à part quelques moments de flottements et une intrigue de mauvais goût sur le trajet d'un chewing-gum, le film est ponctué de petites scènes, d’instants, de répliques qui font rire. Le film est souvent déjanté, décalé, prenant le contre-pied des clichés et les déconstruisant. L’humour mêlé aux états d’âme du héros dans sa course folle à la recherche de son groupe de musique favori crée une étrange et douce atmosphère, à la fois folle et mélancolique permettant de nous embarquer jusqu’au bout de la nuit.

Enfin la force du film est bien sûr la musique, omniprésente qui donne à l’intrigue un rythme effréné et colore les personnages. Entre rock et pop, elle est le sujet du film : les deux héros sont à la recherche de leur groupe préféré « Where’s Fluffy », le héros est lui-même guitariste dans un groupe, le père de Norah est un grand producteur de musique et les personnages investissent tous les lieux musicaux : bars, discothèque, studio d’enregistrement… Le titre original du film reflète d’ailleurs mieux l’essence de ce film : Nick and Norah’s infinite playlist. Ce film c’est sûr n’est pas aussi bien que Juno auquel il est impossible de ne pas le comparer tant par le choix de l’acteur que le style musical de la bande originale ou que de l’esthétique générale du film. Mais il a le mérite de mettre de bonne humeur et l’on n’en demandait pas plus à ce joyeux film d’amour.

Dorothée Jouan

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