Celle que j’aime


CELLE QUE J'AIME


Un film de Elie Chouraqui et Jean-Marie Duprez
Avec Barbara Schulz, Anton Balekdjian, Gérard Darmon et Marc Lavoine




Isabelle (Barbara Schulz) et son fils, Achille (Anton Balekdjian), vivent une belle histoire d’amour, pardon, une formidable relation mère-fils depuis que le père Jean (Gérard Darmon) est parti, jusqu’à la découverte par Achille de l’amant de sa mère, le gentil Antoine (Marc Lavoine). Mais le film est simplement mauvais, à éviter pour tout cinéphile qui se respecte. Alors pourquoi ?

D’abord, le scénario multiplie les invraisemblances. Aucun repère temporel, et accumulation des clichés sur la vie parisienne : il pleut tout le temps, on habite dans des lofts et à quelques détails près, le film devient une ode au boboïsme. Tout ça gravitant gaiement autour des deux seules tenues de Barbara Schulz : nue ou nue sous un tee-shirt transparent. Les « rebondissements » sont le 2ème point noir. Antoine aurait battu le pauvre petit Achille, 48h au poste et hop, ça c’est fait. De même lorsqu’Isabelle pousse Antoine, qui l’aurait trompé avec la baby-sitter suédoise, à avaler sa propre mort : allergique aux fraises, elle le pousse au fruit défendu. Geste qui rend leurs amis hilares. On sait évidemment qu’il va l’avaler, et finalement la scène devient dérangeante voire malsaine… Dernier exemple, pour ne pas tout dévoiler du film, au cas où de potentiels spectateurs auraient encore envie de le voir, un simple coup de colère d’Isabelle et le journal pour lequel elle travaille est sauvé ! Le scénario ne va pas au bout des choses, et rend le film inintéressant. Et ça agace.

Les acteurs sauvent-ils le bateau du naufrage ?

Même pas ! On se croirait parfois (souvent) dans une mauvaise série télévisée tellement les dialogues, répétés deux fois pour que les spectateurs comprennent bien, sont plats et les intonations sonnent faux. Véritable manque de naturel et de spontanéité, c’est même très très lourd. La seule authenticité réside dans les déambulations de Barbara Schulz nue, rôle qu’elle joue à merveille. Plastique mise à part, la voix off d’Anton Balekdjian est agaçante et son jeu l’est tout autant, les répliques de Marc Lavoine poussent à se demander s’il n’a pas un prompteur, les rires forcés des collègues d’Isabelle tombent comme un cheveu sur la soupe (mais pourquoi sont-ils si bruyants?), etc. Inutile de parler des seconds rôles, ils sont, les pauvres, livrés à eux-mêmes. Gérard Darmon relève peut-être le niveau, et ce n’est pas chose facile… Finalement qui a œuvré pour le casting ? Chouraqui a-t-il voulu faire plaisir à quelques amis ? Sont-ce les acteurs qui jouent mal ou le scénariste qui ne les a pas dirigés ?

Scénario et acteurs sont donc réunis en une vaste blague qu’on ne peut pas ranger dans une comédie. Ni un drame. Un conte de fée (à visée sociologique) raté ? Lourd et ennuyeux. Voire pathétique.

Claire Berthelemy

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