Exposition : William Blake


WILLIAM BLAKE, LE GÉNIE VISIONNAIRE


Au Petit Palais
Moins de 26 ans : 4 euros




Poète anglais qui reste assez méconnu en France, William Blake peut bien être considéré comme un génie incompris, et cette étoile romantique esseulée dans une nuit infinie. Il se peut alors que chez vous le nom de William Blake soit associé au personnage de Dead Man qu’interprète Johnny Depp devant l’objectif de Jim Jarmusch. Celui que l’indien Nobody apostrophe par ces mots : « William Blake, you’re a Poet and a Painter and now a killer of white men ! ».

Et l’exposition au Grand Palais, plutôt que de s’attarder sur les vers du Mariage du Ciel et de l’Enfer, invite à découvrir les peintures, croquis et impression illuminée de celui, persuadé que « The eye sees more than the heart knows ». Influencé par Dante et Milton (le Paradis Perdu), William Blake a illustré sa prose par des paysages cosmiques qui réunissent toute une constellation d’anges et dieux évoluant dans des régions infinies. Personnalité romantique à la lisière du gothique anglais, le geste de Blake imprime les éclairs invisibles et les trouées lumineuses qui transpercent les crépuscules bleutés. Et même si l’expo manque cruellement de toiles aux dimensions où le visiteur n’est pas forcé de se coller la rétine contre de minuscules croquis, force est de constater la grandeur de son art. Des tableaux comme Luxure, Orgueil et Pitié détiennent en eux une véritable portée mystique et cette beauté que Blake appelle lorsqu’il parle de « tenir l’infini dans la paume de la main, l’éternité dans une heure ». Ballet de spectres, vapeurs atmosphériques, abîmes ténébreuses et lumière ineffable offrent finalement aux tableaux de belles correspondances avec l’œuvre poétique de cet adorateur de la lune. Et Blake de conclure : « Celui qui voit l’infini en toutes choses voit Dieu. Celui qui ne veut que leur rationalisation ne voit que lui-même. ». Alors si vous pénétrez l’enceinte, peut être traverserez-vous les portes de la perception. Profitez-en aussi pour vous arrêter dans le jardin du Petit Palais, car si le soleil est au beau fixe, il n’y a rien de plus harmonieux et… de céleste.

Romain Genissel

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