Ponyo sur la falaise

de Hayao Miyazaki



A bientôt soixante-dix ans, Miyazaki, le patriarche de l’animation japonaise, retombe en enfance avec Ponyo. Comme de coutume, il faut s’émerveiller dès le générique ; de la marque bleue monochrome de ses Studio Ghibli à la magnifique ouverture musicale signée Joe Hisaichi, ce qui suit ne déçoit pas : Ponyo offre, instantanément, une immersion complète dans un univers enchanteur où la mer prend vie, littéralement. Destiné aux enfants, le nouveau Miyazaki, reprend, sur un ton agréablement naïf, des thèmes récurrents comme l’amitié, la tolérance et la Nature. Inspiré de La petite sirène, Ponyo est une jolie rêverie poétique et simple qui, constamment, ébahit.

Fujimoto ressemble à un pantin désarticulé au visage creusé. Pourtant, le type a une certaine classe, normal, puisqu’il représente finalement, un Poséidon japonais. Lorsque Ponyo, sa fille, lui échappe pour rejoindre Sosuke, petit garçon de cinq ans, Fujimoto déchaîne vents et marées pour la retrouver. Quand Miyazaki dépoussière un vieux conte d’Andersen et japonise un des classiques de Walt Disney, on assiste à un joyeux rafraîchissement. Ponyo distille la féérie avec fantaisie et candeur, entre personnages délurés et scènes fantastiques : La scène où Ponyo, tout sourire, court sur les vagues au milieu de la tempête, l’apparition de la mère de Ponyo ou la navigation de Sosuke sur une ville engloutie émerveillent indéniablement. Finalement, à l’instar de Mon voisin Totoro, le film est un appel constant au retour à l’enfance où aucune menace n’existe réellement. Le monde de Ponyo est un monde merveilleux, utopique, où l’amitié de deux enfants semble renvoyer le mal ailleurs. Miyazaki, qui renie l’usage de la 3-D d’un Studio Pixar, possède et utilise toujours son trait épuré pour faire de Ponyo une beauté parfaite où la mer dans tous ses états est parfaitement rendue. Pourtant, le film, consciemment naïf, n’est pas qu’un bijou graphique car Miyazaki, dans ses films, semble souligner de manière récurrente, les ravages de l’homme sur la Nature. Si Totoro est un éloge de la Nature, Ponyo (sur la falaise) charge une pollution industrielle dévastatrice. Toutefois, le but principal de tout film des Studio Ghibli est de divertir et Miyazaki, génie optimiste, s’en sort prodigieusement. Ponyo, petite fille espiègle, est un concentré de malice et multiplie les clowneries. Le film amuse jusqu’au générique de fin et réussirait à dérider le plus aigri d’entre nous.


Roseline Tran




Plus d'infos sur ce film

Et pour entendre l'inimitable thème du film, qui en rendra fou plus d'un : http://www.youtube.com/watch?v=r0lk-GEhYdY

1 commentaire:

  1. Ponyoooooooooooooooooooo
    (la p'tite rousse qui lit Flaubert va devenir dingue elle aussi)

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