DVD : Moscow, Belgium


MOSCOW, BELGIUM


Réalisé par Christophe Van Rompaey
Avec Barbara Sarafian, Jurgen Delnaet et Johan Heldenbergh




Elle sort d’un parking, fait une marche arrière, ne regarde pas et... « bang ». Il y avait un camion. Accrochage des voitures… et de leurs occupants. Ca s’engueule… les présentations sont faites entre Matty (41 ans) et Johnny (29 ans).

Barbara Sarafian interprète avec brio une quarantenaire paumée, déchirée entre deux hommes. Il y a d’une part son mari, qui l’a quittée pour une femme plus jeune, et puis Johnny, qui ne se laisse pas abattre par ses refus répétés. Elle est sujette à des sautes d’humeur fréquentes et s'avère tout simplement bouleversante. « Mon mari est en pleine crise de milieu de vie, ma fille aînée fait sa crise d’adolescence, ma fille cadette pense qu’elle fait sa crise d’adolescence et mon fils n’arrive pas à commencer la sienne. Et ma voiture doit être réparée. Ma vie est faite de bleus et de bosses » déclare Matty. On peut, rien qu’avec ces phrases, prendre conscience de la charge émotionnelle présente dans Moscow, Belgium. C’est tout en finesse que se fait l’interprétation des comédiens. Ils parviennent à faire littéralement oublier que c’est d’une fiction qu’il s’agit. Ils sont criants de vérité, de sincérité.

Ce film sans prétention est sorti au même moment que Two Lovers. Il est assez intéressant de voir à peu de temps d’intervalle, deux relations amoureuses traitées de façons totalement différentes. Je dois bien avouer que la relation entre Matty et Johnny m’a autrement plus touchée. Un souffle d’authenticité plane sur cet étrange couple qui n’a rien de « glamour », mais qui, définitivement, marque. Matty n’ose pas se lancer dans une nouvelle vie, elle reste accrochée à ce qu’elle connaît, à l’espoir de reconstruire sa famille. Elle accepte puis rejette Johnny. Bien sûr, exposée de cette façon, l’histoire peut présenter un air de déjà-vu… cependant, Moscow, Belgium parvient à se démarquer par la justesse et la profondeur qui le caractérisent. Le spectateur ressent réellement les sentiments qui sont ceux des personnages. Il est touché comme (trop) rarement au cinéma.

L’équilibre est trouvé entre humour et gravité. On sourit, on rit même, alors qu’au final, la situation générale des protagonistes est loin de prêter à rire. On s’attache à ces personnages, blessés par la vie. Pourtant, jamais Moscow, Belgium ne vire au mélo, car la dureté des situations se trouve traitée avec une certaine (et nécessaire) légèreté.

Moscow, Belgium mêle parfaitement authenticité, sincérité, émotions, rires… On ne sort pas indifférent de ce visionnage. Ce premier film de Christophe Van Rompaey étant resté très peu de temps à l’affiche, cette sortie DVD est l’occasion de se rattraper.

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